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Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/65

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apaise les cris. Certes, adoucir, soulager et calmer, sans se décourager, telle est l’œuvre sublime et modeste, réservée à la femme.


RAGNAROK.[1]

L’hiver, nommé la saison de Fimbul, s’achemine ; la neige tombe de tous les coins de l’univers ; la rigueur du froid et du vent est affreuse, l’ardeur du soleil perd son intensité. Deux hivers semblables à celui-ci se succèdent sans être suivis d’été. Ce temps a été précédé d’une époque de combat et de lutte ; les frères se tuaient mutuellement, les pères mêmes n’épargnaient pas leurs fils. Les loups dévorent alors le soleil, et les astres disparaissent de la voûte du ciel. La terre et les montagnes tremblent de manière que les arbres se déracinent et que les rochers s’écroulent. Tous les liens se détachent ; le loup de Fenris ayant échappé, s’élance à gueule béante, sa mâchoire supérieure touche au ciel, pendant que l’inférieure frotte la terre ; la bête féroce l’ouvrirait même davantage si l’espace le lui permettait ; le feu sort à la fois de ses yeux et de ses narines. La mer orageuse

  1. Le crépuscule des dieux.