Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/68

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nature est interrompu, les élémens se rencontrent ; Surt, le feu du ciel, le loup et le feu souterrain détruisent le serpent de Midgaard, l’image de la mer ; d’autres puissances ennemies engloutissent la terre. Mais qu’arrivera-t-il quand tout aura cessé, et que ni les dieux ni les hommes ne seront plus ? Il est dit pourtant que les hommes doivent vivre éternellement. Vala, la prophétesse divine de l’Edda, répond en continuant en ces termes : « Pour la deuxième fois je vois la terre surgir de l’océan, les torrens jaillissent, l’aigle puissant plane au-dessus du rocher prêt à fondre sur sa proie ; les champs donnent en abondance sans avoir été semés, tout ce qui était souillé s’est purifié. Balder revient ; il occupe avec Hoeder les palais abandonnés des dieux succombés. Vidar et Vale, fils d’Odin, ont survécu à ce sinistre ; ni la fureur de la mer ni l’intensité des flammes de Surt ne leur ont porté atteinte ; avec Modne et Magne, progéniture de Thor, ils occupent les siéges sacrés d’Asgaard, et s’entretiennent en parlant toujours de l’horrible événement dont ils ont été témoins. En se rappelant le loup et le serpent, ils retrouvent dans l’herbe les pions d’échecs en or, dont se servaient autrefois les dieux à l’origine de l’univers. Avant d’être englouti par le loup, le soleil avait donné naissance