Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/69

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à une fille, qui suit le cours céleste de sa mère, plus radieuse encore que son origine. »

Un couple s’était caché pendant que ravageait le feu de Surt ; la rosée du matin leur avait servi de nourriture ; de leur réunion sortit la nouvelle géniture de la race humaine. L’œil clairvoyant de Vala découvre un édifice, plus rayonnant que l’éclat du soleil ; il porte le nom de Gimle, et c’est là la demeure pleine de félicité des vertueux. Mais s’il y a un endroit de béatitude, il doit bien y avoir aussi un endroit de correction pour les méchans ; cette sombre demeure s’appelle Nastrond. Les portes de l’édifice donnent sur le nord ; le toit en est couvert de serpens tournant les têtes en dédans, et vomissant leur venin dans la salle. Les parjures, les assassins, les séducteurs, ceux qui ont calomnié leur prochain marchent dans ces torrens immondes. Du haut des airs viendra alors le tout-puissant qui décidera de tout, et prononçant les jugemens décisifs, il assoupira les querelles et fera émaner des lois qui dureront éternellement.

Mais une dernière vision se présente encore à l’aspect de Vala, car elle voit disparaître le serpent qui suçait les cadavres des méchans à Nastrond. C’est ici que s’arrête la prophétesse inspi-