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Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/71

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à l’éternité ? Le grand jugement, où le bien et le mal se rangent chacun de son côté, où tout ce qui ne s’accorde pas sera séparé, l’Edda ne l’oublie non plus. La récompense est éternelle ; mais la punition, l’est-elle aussi ? Voilà la question. Mais si la lumière et l’obscurité se font la paix, que le jour et la nuit se marient, et que Balder et Hoeder s’embrassent, il faudra bien que le mal soit englouti dans la source intarissable du bien.

S’il y a un état transitoire, une purification — et les puissances conciliatrices nous en offrent la garantie — il faudra bien alors que la purgation soit complète. Nous autres, qui sont imbus de l’esprit saint du Christianisme, nous connaissons la joie du ciel d’un pécheur pénitent ; nous connaissons le dieu miséricordieux qui ne veut point qu’un seul d’entre nous soit perdu, le Tout-puissant, dont la main sait frapper et saisir, l’idéal de l’amour charitable, qui sait tirer une larme repentante du cœur le plus endurci. Nous n’ignorerons point pourquoi le serpent de la punition disparaît, car tout ce qui est obscur doit s’éclaircir aux rayons dorés de la lumière éternelle.