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Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/70

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rée ; elle aussi disparaît, après avoir dit ce qu’elle savait, et tout rentre dans un silence solennel.


Faut-il ajouter quelque chose de plus ? Ces paroles éloquentes ont-elles besoin de commentaires ? Est-il possible que l’on puisse méconnaître la signification de ces tableaux ? Le monde et tout ce qu’il renferme, doit finir, mais non les principes. La résurrection de quelques-uns des dieux et non de tous, nous l’indique. Odin et Thor ne sont plus ; leur existence finit avec le monde, dont ils représentaient les forces motrices, les dieux de tout ce qui s’y développait et se remuait, enfin de tout ce qui avait de l’existence. Mais Balder et Hoeder sont revenus de Hel ; la lumière et l’obscurité doivent rester éternellement, mais sans plus se disputer l’ascendant ; toute différence a cessé, elles se ressemblent au contraire, car ni l’un ni l’autre n’ont plus rien de substantiel ; elles ne représentent que la base, le principe, l’espace, l’extension. Les deux êtres humains qui ont survécu à l’anéantissement, procréent une race nouvelle ; que nous faut-il de plus pour nous persuader que ni les hommes, ni la nature ne s’effaceront jamais, pour savoir qu’ils appartiennent