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crivis dans l’indignation de mon âme, et j’avais sous les yeux tant de gens qui soutenaient ces doctrines pernicieuses, que tout naturellement je me trouvai conduit à imiter leur langage ; je feignis donc qu’un Jésuite et un Dominicain tenaient la plume ; et j’écrivis comme ils écriraient s’ils osaient en entier dévoiler leur âme et leurs prétentions, convenir des conséquences de leurs principes, et avouer où ils voudraient nous conduire. Depuis lors, j’ai adouci, j’ai effacé beaucoup de passages, et j’ai écrit ma dernière partie sans la supposer l’ouvrage d’un autre. De cette manière j’ai pu varier mes discours et mon style.

Mon moine est un vrai moine, un béat de bonne foi, il expose ouvertement ses principes, et il se conduit conséquemment à ses opinions.

Mon philosophe est toujours tolérant et modéré ; et quoique le fanatisme et