Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 51 )

les soldats orthodoxes, ravagèrent, brûlèrent, exterminèrent, sans miséricorde. Leur rage était égale à leur dévotion. Elle fit périr les Turcs sans distinction d’âge ni de sexe ; elle inventa des supplices pour les punir longuement de leur idolâtrie. Ils furent enfin moissonnés eux-mêmes. Les Sarrazins les traitèrent comme ils en étaient traités ; ils les égorgèrent sans pitié, massacrant les malades, les soldats désarmés, les vieilles femmes et les moines… Et les moines, ô sacrilége !

Les infidèles et les hérétiques invoquèrent le droit de représailles ; si je les tenais dans les cachots de la sainte inquisition, je les forcerais d’avouer qu’un massacre ordonné par l’Église est une œuvre pie, tandis qu’une simple irrévérence envers un moine est un crime abominable. Manquer aux prêtres, c’est manquer à Dieu. On offense le prince