Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/77

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drait me quitter ! — Hélas ! je ne puis te suivre… En vain tu retardes d’heure en heure ton fatal départ, le ciel a prononcé, la Palestine t’appelle. Tu dois cueillir les lauriers de la gloire dans les champs de l’infidèle, et relever la croix sur le tombeau du Sauveur. Je ne puis, répartit Florestan, je ne puis me persuader que le ciel trouble pour moi l’ordre de la nature ; que les morts sortent de la tombe ; que les démons soient les interprêtes des volontés de mon Dieu… Laisse, ma belle amie, laisse au vulgaire des esclaves ces opinions et ces craintes absurdes : quand Dieu nous parle, c’est par le sentiment ; mon cœur me dit de rester auprès de toi pour t’aimer, auprès de mon père pour être l’appui de ses vieux jours, parmi ce peuple qui murmure contre moi pour le rendre heureux. J’aime la gloire, et ne redoute point les combats. Si ma patrie est jamais attaquée, ton