Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/79

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m’a demandé mon appui : c’est à toi, m’ont-ils dit, c’est à toi de désarmer le courroux céleste ; je le vois, ton repos les irrite, ils m’ordonnent de presser ton départ. Dieu des chrétiens, ajouta-t-elle en pleurant, quel plus grand sacrifice pourrais-tu demander à une faible mortelle ! tu sais combien je l’aime, et tu veux que je sois peut-être la cause de son trépas ! lorsque tu permis le supplice de ton fils sur le Calvaire, tu savais qu’il devait revivre, et ce ne fut pas toi qui l’immolas. Moi, si je perds mon amant, mes propres mains l’auront conduit à la mort ; il sera mort pour ne plus renaître ! cependant, tu le veux, et c’est à moi d’obéir ; mais ma confiance en toi ne peut être trompée. Je suis au-dessus des serfs pour les secourir, tu ne peux être au-dessus de moi pour me persécuter. Si tu me demandes mon amant, c’est pour me le rendre brillant de gloire et d’amour.