Aller au contenu

Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 97 )

Saphira pour avoir voulu tromper le Saint-Esprit, en ne lui donnant pas, à lui saint Pierre, tout l’argent de leur champ.

À ces mots, il prit l’âne de Laurette par le licol, et s’en alla avec l’âne, ajoutant : « Adieu, pécheresse, ton Hébreu fera l’office d’une ouaille : nous lui mettrons sur le dos notre aveugle, muet, sourd, manchot et cul-de-jatte, volontaire. Adieu. »

Laurette continua sa route en pleurant, ses deux enfans sur les bras, et demandant l’aumône. Un parti sarrazin la rencontra, et la conduisit dans les murs de Sion. Elle parlait l’arabe, elle portait le turban depuis son entrée au sérail d’Abenzaïd, elle passa pour être mahométane. Les infidèles sont bienfaisans : elle reçut d’eux toute espèce de secours, jusqu’à l’heure où Jérusalem conquise par les croisés fut purgée des mahométans et des juifs par le glaive des vainqueurs ; et où, poursuivie par