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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/112

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expriment les tourmens du Rédempteur. La vue de ce théâtre, d’une douleur inouie, anéantit toutes les douleurs humaines. Espérances, regrets, plaisirs terrestres, tout l’homme s’est évanoui. Il n’y a que des chrétiens sur le Calvaire ; ils sont morts au monde, et ne vivent plus que dans le Dieu du ciel.

Les moins malades s’étaient traînés jusqu’aux lieux saints ; les mourans s’étaient fait porter sur les pierres du sépulcre. Florestan y demandait, comme eux, la récompense de ses travaux ; il demandait au sauveur du paralytique de rendre à son bras le mouvement et la force ; de rallumer le jour dans son œil éteint. Hélas ! son bras resta pendant et déboîté ; son œil ne réfléchit pas la lumière.

Le recueillement général fut troublé par les démoniaques, dont la foule, conduite par le renégat, proférait d’odieux blasphêmes. Les exorcismes commen-