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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/136

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légat le nomma général, et lui remit une lettre pour le Saint-Père contenant les statuts de ces ouvriers apostoliques. Il partit donc, et s’en allait à Rome : il n’alla pas si loin.

Dans les siècles de la foi, rien n’arrivait sans la participation directe du ciel et de l’enfer. L’Éternel et Satan s’y disputaient l’âme d’un moine. Nous devons donc vous dire la coopération du diable au pillage des églises d’Antioche. Il s’était fait donner par l’Iman la commission de rassembler les voleurs ; il sortit d’Antioche avec la bande sacrilége, récitant, comme elle, chapelet et rosaire, glorieux, et méditant de nouveaux crimes ; mais quand le théologien se fut emparé des dépouilles, quand Satan, moins habile que le moine, eut reconnu qu’il avait travaillé pour l’Église, sa rage fut extrême, et dans son désespoir il s’écria :

« Serais-je toujours vaincu par ce vi-