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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/180

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Laurette vit à la fois son crime et sa punition… Ah Dieu, s’écria-t-elle ! quel démon m’avait ôté la mémoire de mes devoirs ? Elle dit ; Florestan s’élance vers l’enfant lépreux, le saisit, et prononçant les paroles sacrées, le plonge par trois fois dans la mare ; ensuite il lave sa main, la lime contre le sable, la lave encore ; Dieu permit que la contagion ne l’atteignît point, et il s’éloigne pour n’être pas obligé de tenir contre sa sœur la parole qu’il avait donnée à Gabrielle, d’exterminer tous les ennemis de Dieu, tant ce héros catholique détestait l’hérésie et les renégats !

L’enfant mourut après son baptême. Le Christ, descendu, selon sa promesse, au milieu de ces trois malheureux, avait entraîné l’innocent dans les demeures célestes ; premier effet de l’absolution donnée à Laurette par le moine de Saint-Lazare, et des indulgences qu’il lui avait vendues malgré elle ; preuve nouvelle du