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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/199

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Je quittai donc ma pesante armure, et la guittare en main, de chevalier devenu troubadour, de redresseur de torts, médecin de l’âme et du cœur ; je courus les châteaux et les villes, je chantai l’amour et la beauté, et toujours, dans mes chants, je sollicitais la force en faveur du faible, et montrais le bonheur dans la bienfaisance.

Je parcourus l’Europe. Ses peuples sont esclaves et ignorans ; mais la science a des disciples, et la liberté des amans. Il est des cœurs généreux, des âmes élevées, des esprits éclairés ; il en est même sous le chaume des campagnes et derrière les remparts des châteaux. Tandis que le sacerdoce et l’empire se disputaient les dépouilles de la malheureuse Italie, on concevait dans ses villes de nobles projets ; les armées du pontife et de l’empereur recélaient des guerriers dévoués à la patrie ; ils attendaient le moment de la relever sur les débris des