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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/208

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meurent dans ces climats lointains, ils laissent l’Europe, étonnée de tant d’obéissance, prendre l’habitude du joug. L’opinion, asservie par ces grands exemples, met les prêtres au-dessus des rois. Pourrait-il en être autrement ! Les rois ont, dans la bouche des prêtres, reconnu la voix de Dieu ; les peuples pourraient-ils ne pas l’y reconnaître !

J’exposai ces raisons à mon souverain : il fut entraîné par l’esprit du siècle, je le fus par la force des circonstances et la perfidie de mes voisins. Nous partîmes ; mon fils me suivit.

Ici Florestan, que ce récit avait vivement ému, quoiqu’il l’eût révolté, sentit battre son cœur de crainte et de plaisir ; il examinait le vieillard, cherchait à le reconnaître, désirait et tremblait de le reconnaître en effet.

Nous traversâmes les champs du Bosphore ; nous rencontrâmes les troupes de Soliman aux frontières de l’Asie.