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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/209

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Notre armée fut battue ; j’appris avec notre défaite la mort de mon malheureux fils ; mes serviteurs retrouvèrent son corps et l’ensevelirent ; et j’eus la triste douceur de baigner de mes larmes la terre funéraire trempée de son sang.

À ces mots, Florestan pousse un soupir. Trompé dans son attente, il écouta depuis avec plus d’indifférence, et tout en regrettant l’illusion qui lui avait fait espérer de revoir son père, il se réjouit de ne l’avoir pas retrouvé dans un homme imbu d’aussi mauvais principes. Je croyais que c’était mon père, dit-il au moine : ce n’est pas lui.

Le ciel en soit loué ! répondit-il : c’est un scélérat de philosophe ; la loi est expresse ; je médite un grand dessein : vous m’y aiderez, mon frère.

Est-ce pour la gloire de Dieu ? demanda Florestan. — Et le salut de l’Église, répondit le moine.

Je résistais avec une poignée de braves ;