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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/38

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servation était pitoyable, je l’aurais bien prouvé, l’histoire ecclésiastique à la main. La ruse est permise contre les ennemis de Dieu, nul n’est tenu de garder sa foi aux hérétiques. C’est incontestable ; donc s’il est nécessaire, on peut, et l’on doit, les embrasser pour les étouffer ; donc la conduite de Laurette était classique. Dieu se venge comme bon lui semble, ou par le moyen de la foudre, ou par le couteau d’un moine, ou par le poignard de Judith, ou par le clou de Jahel. S’il en était autrement, les ligueurs n’auraient pas eu le droit de faire la Saint-Barthélemy, les Irlandais d’égorger les protestans, le saint père Innocent III d’ordonner le massacre des Albigeois, le bienheureux Clément de saigner Henri de Valois[1], ni feu M.  de Ra-

  1. Le Pape (Sixte-Quint) dit en plein consistoire : « Cette mort qui donne tant d’admiration sera crue à peine de la postérité. Un puis-