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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/57

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C’en était fait : le glaive était déjà levé ; déjà le bras de l’assassin tombait sur les victimes ; la mère s’était vainement élancée au-devant du fer ; ses enfans allaient périr. Tout-à-coup, le Barbare pousse un cri lamentable ; il s’écrie !… et tombe lui-même de tout son poids sur le sable, inondé du sang vomi par ses flancs entre-ouverts.

Kaboul avait-il pu s’éloigner de Laurette ! L’humanité l’eût retenu près d’elle. Que ne devait pas lui commander l’amour ! Vainement le Barbare avait voulu cacher sa route. Kaboul connaissait tous les chemins de Sidon et de Jaffa ; néanmoins, il chercha long-temps les ravisseurs ; long-temps ses espérances furent déçues : d’autres pieds imprimés sur le sable, d’autres bruits transportés par les airs, le sollicitaient, l’entraînaient et l’égaraient. Détrompé bientôt, il revenait et s’élançait dans une autre voie ; quelquefois, incertain entre plu-