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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/78

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et je lui dois mon retour à mes devoirs. Elle disait, et d’une main elle répétait sur elle le signe sacré, et de l’autre relevait le chrétien, ; il voulut rester sur ses genoux ; il pria ; ils s’éloignèrent ; il revint, et, pressant l’Arabe dans ses bras :

« Maudit, je te pardonne, lui dit-il, d’après cette parole de l’Agneau égorgé par tes frères et par toi : Seigneur, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. En effet, vous ne pouvez savoir ce que vous faites, car vos yeux sont dans les ténèbres de l’erreur ; vous n’y voyez pas, et il est écrit : Malheur à ceux qui ont des yeux pour ne point voir. Moi j’y vois ; le Saint-Esprit m’éclaire ; et je te devrai mon salut dans l’autre monde, et des épaulettes d’officier dans celui-ci. »

Ils continuèrent leur route dans un morne silence. Laurette le rompit la première : « Il est vrai, mon frère, je suis