Aller au contenu

Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 75 )

chrétienne ; mais vous, quel pays vous a vu naître. Êtes-vous Italien ? — Non. — Français ? — Non : je suis de Nîmes. J’arrive de la Provence et je m’en vais au ciel en passant par Jérusalem ; et j’y vais certainement, car j’ai étudié ma religion dans le couvent de Lansac ; je suis un des élèves du moine. — Et moi aussi, mon frère, j’ai même été moine ; je devais être missionnaire, mais il m’a quittée, vous voyez ce qu’il m’a laissé. — Quoi ! c’est vous qui… à Nîmes… — Oui mon frère. — Et vous avez pu oublier… Ah ! combien votre crime est plus grand encore !… Anathême !… Le sang du Christ est sur vous… Moi, je suis cet avocat qui vous fis gagner un âne au moyen d’une déposition fausse, fausse en apparence, car je disais tout bas la vérité ; ainsi, je servais l’Église, et j’obéissais à Dieu, qui a dit : Tu ne mentiras point. Mon zèle fut récompensé. Il y avait à Alais un magistrat