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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/84

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lens et légers ; arrivé près de leur couche, il sortit son poignard, l’arrosa d’eau bénite, fit le signe de la croix sur le fer, s’approcha doucement, et s’arrêta contre le lit. D’une main, caressant son chapelet et de l’autre tenant le poignard suspendu sur les coupables, il attendit avec impatience l’heure fatale.

Non, plus de sang, répétait Laurette ; disciples du Christ et de Mahomet, enfans de l’Europe et de l’Asie, le même Dieu nous créa. Ce Dieu nous aime également, nous devrions tous nous aimer. Le moine trompa, sans doute, ma jeunesse ; je le connais à mon amour pour un disciple du prophète. Il est vrai, répondit l’Arabe, les Imans m’égarèrent, je le connais à mes transports ; j’adore une fille du Christ. Ils se turent.

L’heure est venue, s’écria le Croisé, mourez athées !

Il dit, et de toute sa force plonge son