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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/85

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poignard dans le sein de Kaboul, espérant percer à la fois Kaboul et Laurette.

Le sang de l’Arabe coule à gros bouillons, il coule sur le lit, tombe dans la chambre, vient baigner les genoux du guerrier ; car le guerrier à genoux, levant au ciel ses mains trempées dans le sang des ennemis de Dieu, chantait un psaume d’actions de grâce.

Après ce saint exercice il se leva, et dit :

« Comme le sang du doux Jésus lava le péché originel, le sang de ces scélérats lavera mes péchés. J’ai vengé Dieu, j’ai délivré la terre de deux philosophes, j’ai fait mon salut. J’ai exécuté la loi donnée par Jehovah à son peuple, laquelle défend de recevoir les embrassemens des infidèles[1], et de faire l’a-

  1. Les mariages entre les chrétiens et les infidèles sont toujours défendus par l’Église, et