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mour avec ces maudits ; j’ai imité Phinées qui passa son épée au travers du

    les lois de l’État ont trop long-temps consacré les doctrines ecclésiastiques. À la vérité, les lois ne permettaient pas de tuer les époux, mais elles se chargeaient de commettre le crime. Les mariages même entre les hérétiques étaient déclarés nuls, et elles envoyaient les coupables aux galères. Telles étaient les lois du grand Roi, gouverné par un jésuite et une vieille femme.

    Cependant, rendons justice à Louis XIV. Ses vertus étaient à lui, ses fautes furent le crime de ses alentours. La vieille ligue ne pardonna point à Henri IV son triomphe sur les factions de l’étranger ; elle l’assassina, et poursuivit sans miséricorde ceux qui l’avaient placé sur le trône. Elle eut l’adresse de faire regarder comme leurs ennemis, aux successeurs du Béarnais, ceux auxquels ils devaient tout. De nos jours, elle a tenu le même langage pendant qu’elle avait repris le poignard de la Saint-Barthélemy, et que les infâmes juges du cadavre de Coligni, massacré, semblaient s’être rassis sur leur tribunal pour acquitter les bourreaux et condamner les victimes.

    Louis XIV plus éclairé et mieux entouré,