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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/90

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tenaient les bras en l’air, d’autres sautaient sur un pied, d’autres se traînaient sur le derrière, d’autres faisaient l’arbre droit ; il y en avait qui portaient un bandeau sur les yeux, ou dont les bras étaient attachés derrière le dos ; certains conduisaient un chien, un porc, un corbeau ; portaient des croix, des grils, et autres symboles.

Elle voulut éviter la troupe, mais le moine lui barra le passage : Qui es-tu ? d’où viens-tu ? où vas-tu ? — Je suis une pélerine ; je viens du comté de Toulouse ; je vais à Jérusalem. — Sois la bien arrivée, toi, tes enfans et ton âne, et loue Dieu de la rencontre ; viens avec nous, imite-nous ; et nous te conduirons d’ici à Jérusalem de Judée, et de Jérusalem de Judée à la Jérusalem de l’Apocalypse. — Mon père, vos discours me rassurent ; mais ces gens-là me font peur. — Ne crains rien ; ils sont dans la bonne voie. — Il me semble les reconnaître.