Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/91

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— Tu dois avoir entendu parler de la justice d’Alais ! La voilà. Ces avocats et juges épurés étaient venus en Palestine pour former des élèves, et rendre justice aux ennemis du trône et de l’autel ; tous étaient arrivés sains et saufs, hormis le greffier, mort en route ; et déjà ils taillaient de la besogne aux hérétiques, lorsque, passant par Antioche, ils ont pillé les églises et les monastères, et ont enlevé les vierges du Seigneur. Ils font pénitence, et je les mène à monseigneur le légat pour qu’il leur donne l’absolution. — Je les reconnais ; voilà ce juge ignorant, voilà… Mais pourquoi sont-ils tous défigurés, contrefaits, couverts de capuchons ? — Toute la religion est là. Rien ne plaît à Dieu comme les supplices volontaires. Un pécheur veut-il s’asseoir à la droite du Père céleste, il se flagelle, récite des psaumes, se couche sur la terre les bras étendus en forme de croix, laisse