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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/98

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soit tout autre victuaille ; tu devais donc partir au son de la cloche, et porter ton pain au saint-homme : car Dieu qui a dit : Donnez à manger à ceux qui ont faim, se sert de l’intermédiaire des fidèles pour nourrir les moines, et en les nourrissant, vous obéissez aux commandemens de Dieu. C’est pourquoi, l’homme à la clochette, plein de confiance en Dieu seul, n’établira ses couvens qu’au milieu des villes.

À ce mot, le moine instructeur et la bande sacrée entourèrent Laurette et son âne, et se partagèrent ses provisions ; mais elle fut obligée d’aller porter elle-même à l’homme à la clochette ce qui lui revenait ; après quoi, le sac aux provisions entièrement vidé, et le cœur gros, elle fouetta son âne et s’en allait en admirant la dévotion de la justice d’Alais, mais le moine instructeur lui courut après, et lui dit :

Voudrais-tu tenter Dieu, et tromper