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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/99

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l’Église ? Qu’as-tu là, sous ta robe ? — Du pain pour mes enfans. — Tu ignores donc cette parole de Jésus : Donnez tout votre bien aux pauvres, et suivez-moi. Nous sommes pauvres à jamais, puisque nous avons fait vœu de pauvreté ; tous tes biens, présens et à venir, sont donc à nous. Donne-nous les tous, et va-t-en avec le Christ ; tu n’en es pas loin, car Jérusalem n’est qu’à deux pas.

Alors il prit le pain caché sous la robe. — Te voilà pauvre, puisque tu n’as plus rien, mais admire l’utilité des couvens ! Ceux qui n’auront rien, comme toi, y trouveront, à l’heure du dîner, une écuellée de soupe à la porte. Voilà donc un morceau de pain pour toi, un morceau pour chaque enfant. Hélas ! que serais-tu devenue dans ta misère sans la charité des moines (a) ! Ce que devien-

  1. (a) Ce trait ne surprendra point ceux qui ont vu la foule des mendians qui se presse devant