Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/108

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vous donner le mérite de la victoire : car, pensez-vous que votre secours lui soit nécessaire ? Il veut la mort de ce misérable vieillard, dont la voix séditieuse et sacrilége prêche la révolte et l’incrédulité ; il veut l’extermination des infidèles ramassés autour de lui, il le veut ; sa voix et les miracles vous l’attestent ; mais n’a-t-il que vous pour exécuter sa volonté ? Ne peut-il ouvrir les cataractes du ciel ? Les vents et l’orage sont-ils sourds à sa voix ? Sa main est-elle désarmée ? Ne peut-elle répandre la peste et ses horreurs ? Ne peut-il verser sur cette terre maudite les torrens de sa colère, frapper de la foudre ces murs que la flamme des enfers dévorerait dans leurs fondemens ?… Reconnaissez-le donc, c’est pour vous seul qu’il s’adresse à vous. Il vous demande, non pas de le servir en effet, mais de vous sauver ; en vous donnant ce glaive pour répandre le sang des criminels, il