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Le but de la vie de ce monde, puisqu’il ne peut être le néant qui était avant elle, est donc une autre vie. La terre est le chemin qui nous y conduit. La gloire, l’amour, les passions et les plaisirs, sont les accidens du voyage, mais n’en sont pas le motif, pas plus que le gîte ou l’ombrage où s’arrête le voyageur ne sont celui de sa course. Comme lui, nous devons marcher toujours en envisageant le terme ; il est là où l’on s’arrête pour toujours ; il n’y a de vrai que ce qui est durable ; le reste est chimère, parce qu’il est passager.

La vie de ce monde n’est donc que le moyen d’obtenir la vie éternelle, le passage pour arriver au ciel, et nous ne devons considérer que les moyens d’y parvenir sûrement, puisque nous ne sommes nés que pour cela.

Félicitez-vous, heureux mortel. Dieu vous montre la voie, et l’élargit devant vous ; il vous propose le combat pour