Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/110

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Dieu ne peut-il renverser l’impie à coups de foudre ? votre bras est la foudre. Dieu commande, obéissez !… — Mais peut-il commander ce qui est mal ? — Non, et je suis de l’avis du philosophe ; mais lui seul peut tracer la limite de l’un et de l’autre, il n’a pas abandonné ce soin à notre faible raison. Si votre bras ne guérit pas, ne faudra-t-il pas l’extirper pour vous préserver vous-même ? Votre médecin sera-t-il un assassin ? Pour épargner un homme, faut-il laisser périr des nations ? pour ne pas égorger un philosophe, faut-il laisser l’Église en péril, remettre Jésus-Christ, ce Sauveur adorable, sur l’arbre de la croix, laisser recommencer les horreurs de sa longue agonie ?…

« Fils de Dieu ! l’hérésie triomphe, et votre sein est déchiré par le glaive des philosophes ! Ils vous couronnent d’épines, ils vous abreuvent de fiel, ils insultent à vos douleurs. Les ténèbres re-