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veut être à nos yeux. Ses ordres y sont écrits de sa propre main ; car, lui seul nous ayant créés, lui seul a pu les y tracer.

Cette révélation a été faite à Moïse, à Zoroastre, à Brama, à Jésus, à Mahomet ; hommes ou dieux, sages ou prophètes, quelque qualité qu’on leur accorde, Dieu s’est exprimé par leur bouche, mais ils ne peuvent vous apprendre de lui que ce qu’il vous en dit à vous-mêmes.

Il ne peut y avoir deux révélations : une faite seulement à des êtres privilégiés, et l’autre à l’humanité toute entière, et se contredisant ; Dieu serait absurde : comment pourrait-il exiger de l’homme la soumission à des ordres donnés en son nom, et contraires à ses volontés, expliquées par lui-même ? L’obéissance à l’interprète ne serait-elle pas alors un sacrilége ? Dieu pourrait-il, en effet, récompenser comme obéissance