Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 130 )

sacré de père prononcé par son meurtrier.

Si ce père n’eût été un hérétique, son malheur arracherait des larmes ; si ce fils n’eût accompli les desseins de l’Éternel et les vœux de l’Église, son héroïsme serait un forfait exécrable ; mais loin de le maudire pour avoir frappé, il faut imiter le moine qui lui reproche sa lâcheté. Florestan, comme atteint de la foudre par la présence de son père, par la vue de son sang, par l’épouvantable spectacle du carnage et de l’incendie qu’il semblait n’avoir pas vu jusqu’alors, tomba roide sans force et sans mouvement. Le philosophe voyant le moine se précipiter sur lui, le couteau en avant, eut la force de le fuir. Il se rejeta dans la maison, espérant plus de pitié des flammes que d’un moine, celui-ci le poursuivit, et comme il allait l’atteindre, le plancher s’écroula, le vieillard tomba dans les flammes, et le moine