Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 131 )

resta debout sur un morceau de poutre, tenant encore contre un pan de muraille.

Ce mur, ce morceau de bois, étaient seuls en place ; à l’entour tout était écroulé. Le moine, isolé sur la poutre, ne pouvait être sauvé qu’en s’élevant dans les airs ; il regarda vers le ciel pour voir s’il n’en descendrait pas un ange, qui l’enlevât par le crâne, comme il arriva à Habacuc… L’ange ne descendit pas, mais les flammes des lieux inférieurs commençaient à monter. D’abord la fumée l’enveloppa ; elle disparut, et les flammes ondoyantes s’élancèrent en tournoyant. Assailli par elles, il criait d’une manière horrible. Il élevait ses bras vers le ciel ; il faisait de vains efforts pour escalader le mur. Cependant Laurette, à l’éclat de ces feux dévorans, l’ayant reconnu, l’accablait d’imprécation ; et l’armée entière des Arabes, car c’était elle dont on avait entendu la