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posés à tout détruire à la voix d’un moine ; les Grecs, épouvantés au débordement de ces armées immenses, à l’aspect des flammes, qui des sources du Danube s’avançaient vers les bords du Bosphore, et laissaient enfin apercevoir du haut des tours impériales tout le sang versé par les Croisés : les Grecs ne surent ni commander, ni obéir, ni combattre, ni se soumettre. Comme tous les peuples faibles, ils se courbaient sous le joug et méditaient la révolte ; ils espéraient de la fortune ce qu’ils n’avaient pas demandé à la résolution ; et de la ruse ce que leur avait refusé le courage. Ils se vengeaient sur les Croisés éloignés de l’armée, des cruautés et des brigandages des Croisés réunis sous la bannière sacrée ; ainsi toujours le faible et l’innocent porte la peine du coupable et du fort.

Les Grecs furent cruels, sans doute, mais l’exemple de la cruauté leur fut