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natisme devait être détruit par les efforts prodigieux du fanatisme même, pour le rendre éternel.

D’autres causes concouraient à l’affranchissement de l’Europe. Les grands vassaux vendaient aux villes le droit de s’administrer elles-mêmes. Les Croisades, entreprises pour courber l’homme sous le joug, enrichissaient le clergé, mais commençaient la ruine de la noblesse ; elles armaient les nations dans l’intérêt des prêtres, mais elles mettaient aux nations les armes à la main, et révélaient la force du nombre. Ainsi, loin de consolider l’esclavage du corps et de la pensée, elles préparaient la liberté, et disposaient les peuples à se servir un jour de la double artillerie de la presse et du canon, pour foudroyer les repaires du fanatisme et les donjons des seigneurs.

Mais les heureux résultats de ces folles guerres ne devaient être sensibles