Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 174 )

quiétude ; mais bientôt la sœur la fatigua comme ses compagnes lui avaient déplu. Malgré sa complaisance à lui parler de son frère, Laurette fut encore trop Laurette à ses yeux, et la solitude lui parut de nouveau le seul endroit où son amant fût moins absent ; car elle l’y trouvait partout, et sans distraction aucune, dans sa pensée et ses souvenirs.

C’est alors que Mme de Lansac prit la croix et quitta sa patrie. Les applaudissemens que lui valut la seule annonce de cette folie, lui auraient empêché d’entendre la voix de la raison et du devoir, qui lui défendaient de laisser orpheline une fille dont l’âge exigeait une surveillance nouvelle ; quand même les moines, dont les intrigues et les fourberies avaient occasionné le départ du comte et de son fils, ne l’auraient pas obsédée. Ils enflammèrent son imagination par le récit des exploits de Judith et d’Esther : son époux était absent ; le