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cavalier, paissait l’herbe fleurie, la belle guerrière, assise sur la mousse de la grotte de la Fontaine, s’abandonnait à ses souvenirs, à ses espérances, c’est-à-dire à son amour ; car, souvenir, espérance, plaisirs et peines, pour les belles, ce n’est qu’amour. Comme elle rêvait tendrement, elle entendit un joyeux galoubet ; un bel enfant ailé sortit des rocs d’où s’échappe la fontaine ; il jouait de l’instrument pastoral, et pendant ce temps, des bergers et des bergères, appelés par ses doux accords, sortirent des rochers et du bassin de la source ; la Naïade, penchée sur son urne, murmurait des chants dont on ne pouvait saisir les paroles, mais sa voix, devenue plus distincte, fit enfin entendre ces mots, accompagnés par le galoubet du bel enfant et les danses des bergers.

(Ici la Chronique a été déchirée, la romance de la Naïade manque, et nous n’avons pas osé remplir cette lacune.)