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La chanson de la Naïade, le murmure de son onde limpide, les doux accords du galoubet, le bruissement des feuilles du bocage et les danses des bergers plongeaient l’âme de Gabrielle dans la plus aimable langueur ; bientôt, à ses yeux ravis, parut un nouveau berger. Sa houlette était ornée de rubans, son chapeau couvert de roses ; il s’éleva du milieu du bassin ; et, symbole de fidélité, le plus joli petit chien, dont les longs poils étaient tressés avec des fleurs, le conduisit aux pieds de Gabrielle : Ô ciel, Florestan ! Florestan lui-même. Gabrielle court au-devant de lui, passe de l’autre côté de la grotte ; mais, à peine y est-elle, le galoubet cesse, la Naïade disparaît, Florestan s’évanouit, le gentil enfant se cache dans les rochers, et elle voit les plus épouvantables objets.

Les eaux du bassin s’enflèrent, s’élevèrent en mugissant. À la place de la Naïade, parut une femme aux yeux