Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/209

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cheval ; son armure était à l’épreuve, et son bras était raffermi par la colère et l’indignation. Les chevaliers se portèrent mille coups : leurs casques, cuissards et brassards en retentirent ; l’écho les redit ; les airs en gémirent : c’était comme le bruit du marteau des cyclopes sur l’enclume de l’Etna. Ô sage Turpin ! Ô divin Arioste ! que n’avez-vous décrit ce combat immortel. Je ne puis l’entreprendre, car je suis pressé : un de mes héros est tombé dans les flammes ; un autre a été jeté dans le Bosphore, je dois voir ce qu’ils y font ; j’abrège donc, et j’arrive au moment où la lance du chevalier s’étant rompue, le cheval de Gabrielle, que le fer de l’ennemi n’arrêtait plus, se précipita sur l’autre cheval, le renversa avec son cavalier, et tomba lui-même, ou par accident, ou tout exprès, sur le chevalier des Zéphirs, après avoir jeté Gabrielle à dix pas : elle se releva l’épée à la main, et accourut