Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/208

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champs ; elle me cherche ; elle en trouvera peut-être un autre en route, peut-être vous. Je vous le souhaite. Adieu, je bois et je pars.

Vous êtes un chevalier félon, s’écria Gabrielle — Vous êtes un enfant, répondit le chevalier. — Bataille, s’écria-t-elle, bataille à la lance et à l’épée, à pied et à cheval ! Bataille jusqu’à la mort ! — Allons donc bataille ! Une dame m’attend ; mais je vous aurai bientôt désarmé. Je ne veux pas vous tuer, moi, je vous mènerai prisonnier à ma belle, et vous serez là tout juste pour la consoler quand je la quitterai, car je fais bien les choses.

Cependant Gabrielle et le chevalier des Zéphirs montèrent à cheval ; ils prirent champ sur la prairie, où serpentent les eaux de la Fontaine des Rêves. La visière baissée, la lance en arrêt, ils courent l’un contre l’autre ; le choc fut terrible. Le chevalier était plus vigoureux, mais Gabrielle avait un bien meilleur