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et le conduisit sur une des planches. Tu n’as plus rien à craindre, lui dit-il, n’abandonne point cet appui, l’on te verra du port et tu seras sauvé ; tu le seras pour n’avoir point ensanglanté tes mains. Si jamais quelque malheureux réclame tes secours, ne le refuse point ; souviens-toi du pilote du Bosphore. Il disparut.

On accourut au secours de Florestan ; on le prit lui et sa planche ; un bon et saint moine qui se trouvait là cria : « Miracle ! miracle ! ce Croisé vient d’être sauvé par un morceau de la vraie croix, conquise sur les infidèles à la prise de Jérusalem, et dont il fait présent à notre couvent de Saint-Chrysostôme, selon qu’il en a fait vœu au moment du danger. »

Cette nouvelle circula comme l’éclair, dans Constantinople. Les prêtres, les moines, les dévotes s’attroupèrent. Le couvent distribua des morceaux de