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vêque ou le prêtre des fous donna sa bénédiction au peuple, lui distribua des indulgences et lui souhaita le mal de dents, la teigne, la gale et autres semblables faveurs ; la messe dite, les fidèles émerveillés se répandirent dans les rues et continuèrent, chacun d’après sa marotte, les saints exercices du jour.

Telle était la religion ; des pratiques superstitieuses ou barbares, absurdes ou indécentes, un culte et point de morale, un Dieu bizarre fait à l’image de ce que l’homme a de plus vil.

Si nous descendons de la contemplation du ciel de ce temps à l’examen de la terre, nous y verrons des papes, dignes représentans d’un Dieu furibond, des prêtres sans mœurs, une noblesse barbare et capricieuse, des rois esclaves des prêtres et des grands, des peuples livrés au couteau de l’autel, aux chevaux des gens d’armes, à l’épée de la