Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 233 )

noblesse, à la toute-puissance des seigneurs ; en peu de mots, des républiques sans lois, et des monarchies sans rois.

Pendant la longue durée de ces siècles d’ignorance et de crédulité, d’esclavage et d’anarchie, le ciel ordonnait toujours des crimes. Le sang humain coula à grands flots pour la cause du pontife et des prêtres pour fonder l’autel sur le trône, et diviser la terre comme en plusieurs fermes dont les rois eussent été les colons destituables à volonté, et les hommes les animaux de labour. Les guerres et les massacres, dont le prétexte fut, ou la délivrance des lieux saints, ou le refus des schismatiques et des hérétiques de reconnaître deux natures en Jésus-Christ et la double procession du Saint-Esprit, ou la consubstantiabilité du Père et du Fils, ou tel autre point dogmatique, ne furent que des guerres d’invasion or-