Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/244

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De cette manière, et sans sortir de chez soi, l’on pouvait, si l’on avait de l’argent, se délivrer de tous ses péchés, et en délivrer ses parens ou ses amis, vivans ou morts. Et les pauvres, dira-t-on !… ils restaient donc en enfer et sous le poids du péché ? L’on dira ce qu’on voudra : « Ce n’est pas la faute de Sa Sainteté si tout le monde n’avait pas d’argent. » C’est ainsi qu’en raisonnait un Augustin, sur la place publique de Marseille : « Certainement, s’écriait-il, notre Saint-Père ne demanderait pas mieux que de vendre à tout le monde. »

Ces bons moines marchaient escortés de trompettes et de tambours, de clochettes et de crucifix, de bannières et de jeux de dés. Du haut de leurs tréteaux ils haranguaient le peuple ; Paillasse et Polichinelle virent leurs auditoires déserts.

« Le voici, disaient ces vénérables