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pères, ces anges du ciel, comme le porte le décret de Sa Sainteté, daté de Nîmes ; le voici, disaient-ils en montrant le crucifix, le véritable Polichinelle[1], le véritable Paillasse ; avec lui se trouvent la joie et la jubilation ; non pas la joie du moment, comme avec le Polichinelle terrestre, mais la joie éternelle. Paillasse vous amuse tandis qu’il fait ses tours, Polichinelle vous fait rire pendant qu’il vous nazille ses quolibets ; mais Paillasse se fatigue, il décampe ; plus de Paillasse, adieu le plaisir. Polichinelle est emballé et vous quitte ; plus de Polichinelle, adieu la joie. Mais Jésus-Christ

  1. On connaît ce trait d’un moine italien, prêchant sur une place publique, à côté de Polichinelle ; voyant qu’il lui enlevait son auditoire, il sort un crucifix de sa poche, et, gourmandant le public sur son mauvais goût, il s’écrie, en montrant le Christ crucifié : Eccolo il vero Policinello ! Le voilà, le véritable Polichinelle !