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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/275

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tête est à découvert, ses regards brillans s’élancent à travers ses dernières larmes, comme le soleil à travers les nuées de l’orage apaisé. Elle marche, elle vole… et ne dédaigne pas de cueillir en courant une fleur de la prairie.

Ainsi, belle de jeunesse, d’espérance et de mélancolie, soutenue par la religion et l’amour, elle passe devant le château de Lansac, jette un regard sur les fenêtres où Florestan se montrait jadis, et ce regard semble dire, je l’y reverrai. Elle arrive auprès de l’église ; à cet aspect son malheur revient à sa pensée, et son courage l’abandonne.

Quel infortuné, même conduit par la plus juste espérance vers l’homme généreux dont il attend la fin de sa misère, n’a pas, en s’approchant de lui, senti son espoir, au lieu de s’accroître, s’évanouir ! Avant d’entrer dans sa demeure il hésite, et jette ses regards vers les lieux qu’il a quittés ; ses jambes fai-