Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/274

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ordres ; il a daigné lui parler, pourrait-il refuser de l’entendre ?

Ranimée par cette heureuse pensée, elle se lève sur son lit, se revêt de ses habits de deuil, se couvre d’un vaste voile pour dérober ses larmes aux regards indifférens, et se prosterne sur les marches de l’autel de l’église du château ; elle prie.

En priant, une inspiration soudaine lui rend une espérance nouvelle. C’est dans l’église de Lansac que la sainte Vierge lui apparut autrefois ; c’est dans l’église de Lansac, aux pieds de la miraculeuse image de la mère du Sauveur, aux lieux mêmes où elle la vit s’animer et lui sourire, qu’elle doit aller prier encore, et demander le retour de son amant à celle qui l’arracha de ses bras. Elle part, et ses pieds foulant avec légèreté le gazon de la prairie qui sépare son château de celui de Lansac, elle a rejeté son voile en arrière, sa belle