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raison, dépouillée d’erreur, hors des passions et d’un monde vain : c’est la Divinité demandant à s’unir à l’homme, autant que cette union est possible, et restituant à la nature humaine toute la perfection où elle peut atteindre.

Révolté des discours des théologiens, j’ai cherché dans les livres des apôtres le Christianisme et son auteur. Je me suis dit : si le sort m’eût fait son contemporain, et qu’on m’eût proposé de me mettre au nombre de ses disciples, n’aurais-je pas demandé à le connaître ? Il s’annonce par des miracles, m’aurait-on répondu : le paralytique le voit et marche ; le malade l’implore, il est guéri ; le Lazare sort de la tombe… Ces miracles m’auraient étonné ; peut-être aurais-je refusé d’y croire ; peut-être, en y croyant, n’aurais-je point quitté mes dieux. Les miens aussi, aurais-je pu répondre, ont opéré des prodiges. Les monumens les attestent : ils changèrent,