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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/32

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Ce que j’ai deviné en voyant ce grand spectacle, ce que j’ai lu sur le front des étoiles comme dans le calice des fleurs, sur les vagues des mers comme au fond des vallées, tous les hommes ont pu le voir. S’ils ne l’ont pas fait, c’est inattention, c’est préoccupation d’un esprit égaré par des passions ou des préjugés ; et la preuve, c’est qu’ils le voient dès qu’on leur apprend à voir.

J’ai vu un Dieu créateur, parce qu’il y a une œuvre ; un Dieu conservateur, parce qu’il a mis dans tous les êtres les moyens de conservation. J’ai vu un Dieu bienfaisant, parce que la création est un immense bienfait ; mais ce que j’ai vu plus clairement encore, c’est que Dieu avait cessé de produire tout-à-coup. Une fois son ouvrage sorti de sa pensée, il s’arrêta et s’interdit à lui-même un nouveau travail, ou plutôt il était dans la nature d’un être parfait de ne pouvoir produire en divers temps.