Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 29 )

Sachant tout, prévoyant tout, ne pouvant ni oublier ni apprendre, il ne peut ni changer de dessein, ni tâtonner, ni cesser de vouloir, ni ajouter à sa volonté. Aussi l’univers est toujours ce qu’il fut, et la succession des siècles et des âges n’a vu ni une planète dévier de sa marche, ni une espèce d’animal perdre son caractère, ni une autre espèce venir au jour. Que dis-je ! pas même un brin d’herbe nouveau se placer sur la terre.

Tout fut donc à la fois achevé dans l’univers physique ; et, si je puis le dire ainsi, tout dût l’être dans l’univers moral ; tout le fut en effet ; autrement les animaux auraient été privilégiés sur l’homme. Leur instinct fut complet dès le premier moment, et l’homme n’aurait pas reçu d’abord toute la raison qu’il devait avoir ! Son histoire, et les monumens de son génie qui, comme le berceau du premier homme, se per-